Abonder le FSER ? Bien sûr… mais pas n’importe comment !
Audition de Roselyne Bachelot par la Commission des finances de l’assemblée nationale
La commission des finances de l’Assemblée Nationale auditionnait jeudi 27 mai Madame Roselyne Bachelot, ministre de la Culture. La question de l’abondement du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophoniques pour consolider le financement des radios associatives était notamment à l’ordre du jour.
Madame la ministre a reconnu la « légitimité » d’une augmentation de la dotation du FSER en raison du rôle « extrêmement important des radios associatives pour l’animation des territoires ».
L’intervention de Madame Roselyne Bachelot faisait suite aux propositions faites par Madame Marie-Ange Magne, députée de la Haute-Vienne, d’abonder le FSER tout d’abord dans le cas de diffusion d’un même programme à la fois en formats analogique (FM) et numérique (DAB+), mais aussi pour « sanctuariser » les montants affectés à la part sélective du FSER, celle-ci étant pour l’instant variable d’ajustement de ce qu’il reste après attribution des subventions au titre du FSER « Exploitation » (lié au niveau annuel de ressources de chaque radio), et des FSER « équipement » et FSER « installation ».
La CNRA souligne qu’une éventuelle « sanctuarisation » du FSER part sélective, qui est la contrepartie de la réalisation d’actions conformes à la mission de « communication sociale de proximité » des radios associatives :
– ne saurait être menée au détriment du FSER « Exploitation », qui doit au moins être maintenu au niveau actuel, mais préférablement indexé sur l’évolution du coût de la vie.
– devrait s’accompagner de la fixation d’une valeur stable des points attribués après analyse des rapports d’activité des radios, valeur elle-même bénéficiant d’un système d’indexation sur l’évolution du coût de la vie.
Par ailleurs, la CNRA partage le constat de la Madame la Ministre, qui s’est étonnée que 11 dossiers déposés au titre du dispositif « Urgence ESS » (sur près se 150) aient pu trouver une suite favorable.
Cette première statistique ne rend que plus injuste le choix fait dans l’immédiat par le gouvernement, sans tenir compte de la nécessaire égalité de traitement entre médias radiophoniques locaux, de réserver 30 millions d’euros à la compensation des pertes de revenus des seules radios commerciales, alors que les radios associatives ont elle aussi enregistré des baisses significatives de ressources en 2020 et 2021, ressources ensuite essentiellement affectées – faut-il le rappeler ? – à la réalisation de programmes d’intérêt local, contribuant à l’indispensable diversité de chaque paysage radiophonique local.