Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER)

pour préserver la communication sociale de proximité et la liberté d’expression

Extrait du livre blanc des états généraux des radios associatives

Les radios associatives créent du lien social.

Ces derniers mois, la France a connu des mouvements de colère et d’indignation face à un mépris trop souvent ressenti envers la citoyenneté et les spécificités territoriales. Les radios associatives, de par leur mission de communication sociale de proximité, ont largement contribué au Grand Débat souhaité par le Président de la République. Des radios de terrain ont participé à l’enrichissement des discussions en offrant des espaces de dialogues et d’échanges, en assurant leurs missions citoyennes afin de favoriser une cohésion sociale indispensable. Nos médias associatifs sont synonymes de liberté, de proximité, d’entraide, de lien social, d’écoute, de la singularité d’autrui. Des valeurs qui sont le vecteur d’un engagement fort pour nos citoyens et leurs lieux de vie. Les radios associatives sont aussi des professionnelles de la débrouille, du bénévolat, de l’humilité. Ce qui les rend plus proches de ceux qui les écoutent habitués eux aussi à faire avec les moyens du bord, le système D et la solidarité.

Les radios associatives participent activement au développement et à la vie des territoires.

Loin d’être en concurrence avec le service public, les radios associatives remplissent d’une manière différente une mission de service public. Comme on peut le constater à la lecture des dossiers qu’elles déposent au Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique, les radios associatives sont les partenaires naturels de tous les acteurs des territoires : les établissements culturels, les établissements d’enseignement de tout niveau, les structures d’insertion, les institutions qui luttent contre toutes les discriminations, les collectivités territoriales, les acteurs sociaux et économiques, les défenseurs de l’environnement…

Comment garantir, préserver la liberté d’expression sur les radios associatives ?

Pour bénéficier de l’adhésion et de la confiance de nos concitoyens, les radios associatives doivent être reconnues comme libres et indépendantes. Comment assurons-nous notre mission d’information du public avec peu de moyens ? La première expression de notre liberté réside dans notre diversité : cette diversité des radios associatives est l’illustration qu’il est possible de vivre librement ensemble, dans un pays laïc traversé par les tensions identitaires et les tentations populistes. Nos radios sont urbaines et péri-urbaines, implantées dans des quartiers. Elles sont rurales et en zones de montagne, au plus proche de leur territoire, elles peuvent être d’inspiration religieuse, toutes œuvrent pour le vivre ensemble. Elles sont impliquées dans des établissements scolaires ou des centres socio-culturels et participent à l’éducation des futurs citoyens, elles sont animées par un projet associatif innovant au service de la création et de la promotion de la culture… Il y a liberté d’expression parce qu’il y a diversité des expériences des radios associatives sur différents territoires : aucune radio ne se ressemble. La liberté d’expression est préservée sur les radios associatives parce que c’est l’essence même de la création des radios libres. Cependant, l’indépendance éditoriale des radios associatives peut être menacée par des conditions d’attribution des subventions. En effet, celles-ci prennent de plus en plus la forme d’appels à projet et contraignent par conséquent les radios associatives à se faire le relais des politiques publiques, sans exercer de regards critiques à leur encontre.

La subvention d’exploitation du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique est en premier lieu garante de la liberté d’expression.


La CNRA demande :

Concernant la loi sur l’audiovisuel : Que les missions de Communication Sociale de Proximité et d’Intérêt Général des radios associatives restent formellement inscrites dans la loi sur l’audiovisuel. Le FSER doit être maintenu et consolidé pour les radios associatives non commerciales et pour leur mission de Communication Sociale de Proximité. Le FSER doit rester réservé aux radios de catégorie A pour financer leur activité de radiodiffusion par voie hertzienne en utilisant les technologies analogiques (FM) et/ou numérique (DAB+). Une aide spécifique doit être mise en place pour accompagner les radios associatives qui assument les charges d’une double diffusion analogique et numérique DAB+ pour un même service. La mise en place d’un observatoire pour suivre et analyser les évolutions du secteur des radios associatives avec une mise en perspective chaque année de l’enveloppe du FSER.

Recomposition de la commission du FSER : À l’occasion de la nouvelle loi sur l’audiovisuel, la composition de la commission sera revue. En effet, la présence des représentants des régies publicitaires n’est plus légitime. Nous proposons qu’ils soient remplacés : par un représentant supplémentaire des radios associatives afin d’assurer une plus grande représentativité et par un représentant des territoires, principaux bénéficiaires de l’action des radios associatives.

Concernant les décrets d’application : Un dispositif doit permettre l’ajustement annuel de l’enveloppe du FSER afin de prendre en compte l’augmentation du nombre de radios et garantir la pérennité du financement des radios associatives.

Concernant les questions d’organisation : La création d’un troisième poste d’instructeur au sein de la commission du FSER est nécessaire afin de permettre un avancement plus rapide de l’étude des dossiers dans l’objectif que les versements des deux subventions, l’exploitation et la sélective, soient soldées avant le 15 décembre de l’exercice.